Saint-Etienne le  21 octobre 2009 : 

Il est tard et je viens de passer une des plus mauvaises journées de ma vie en disant adieu à mon cher cousin Paul.

Paul avait 3 ans de moins que moi et nous avons été élevés ensemble à Alger. C'était mon cousin le plus proche, plutôt un petit frère dont je me suis si peu occupé ces dernières années.

Paul était comme chacun l'a connu : un garçon charmant, intelligent, gentil, sensible et bourré de talents. Je l'ai connu faisant ses premières maquettes de bateau et d'avion, suivant l'exemple de son père disparu trop tôt et qu'il a à peine connu. Jusqu'à l'âge de 14 ou 15 ans nous passions le plus souvent une partie de nos vacances d'été ensemble. 

Il est ensuite devenu un brillant ingénieur des Arts et Métiers, fierté de sa maman Maguy et de son père Erry.

Paul Artaud à Marseillan le 31 mars 2005

Mon dernier souvenir fort est l'après midi que nous avons passé sur mon bateau à Marseillan probablement en 1995. Mon catamaran de 6m50 nous avait donné beaucoup de plaisir et nous avions passé des heures sur une coque par un fort mistral. 

Je n'ai pas contacté Paul ces derniers mois alors que je connaissais ses difficultés conjugales et je m'en voudrais le restant de mes jours. Je le croyais fort. Il était resté un enfant dont le rire était si agréable. Fragile mais probablement discret et ne voulant pas partager ses plus intimes souffrances.

Nous n'avons pas d'explications plausibles à sa décision d'en finir qui a surpris tous ceux qui l'ont rencontré ces derniers temps. 

Mes cousins et moi même avons beaucoup apprécié que tant de personnes, collègues de Citroën et amateurs de voitures anciennes, se soient déplacés aujourd'hui pour lui rendre hommage. 

Paul le méritait. C'était un gars bien. Nous ne l'oublierons pas.

Marc Morell

Paul Artaud avec Marc et Jacqueline Morell en 1956 à Lapérouse et en mai 1958 sur le port d'Alger